L'orage du 04 juillet 2006
Nicolas Gascard et moi avions convenu de nous retrouver
ce mardi soir pour discuter des chasses passées et à venir. Peu avant mon
départ, sur cette photo déjà, en arrière plan, se trame le feu d'artifice de la
soirée. Cette cellule orographique prend de la consistance à vue d'oeil. Avec
Nicolas, nous rejoignons un spot en contrebas. Une vue dégagée sur 270 degrés
laisse apercevoir un deuxième système qui se met en place sur le Jura. Je prends donc ma route vers Annecy, sans grand espoir
pour un orage ce soir, car nous évaluons la distance de la cellule à plus de
cent kilomètres. Mais, passé la douane, je commence à entrevoir des éclairs. Je
ne m'attends absolument pas à renouveler l'incroyable expérience de la nuit
précédente. Passé Cruseilles, à 20 kms d'Annecy, je perçois nettement de beaux
impacts et décide d'arrêter mon véhicule pour prendre des photos.
A grande surprise, cet orage est... bizarre. Je n'ai pas
l'expérience de Nico ou Dean, mais je comprends rapidement qu'il s'agit
peut-être d'un "phénomène" Sur ces entrefaites, Nico m'appelle et me signale une
grosse cellule, voire une petite supercellule dans ma direction. Ce que je vois
confirme sa théorie .
Dans ma quête aux éclairs, je ne perçois pas immédiatement cette forme
caractéristique...
Ces photos, prise avec un temps de pause variant entre 20s et 1 minute, mettent
en évidence un système qui ressemble à un mésocyclone.
De nombreux flashs se concentrent autour et dans le nuage suspect.
Progressivement, le système se délite et laisse
apparaître une excroissance sous la partie inférieure du nuage. Les reflets
fantomatiques à droite du nuage, éclairés par de forts coups de foudre, donnent
une idée de son déplacement. Ce phénomène est possible grâce au temps de pause
prolongé (plus d'une minute).
Quelques minutes plus tard, le phénomène s'estompe et la
cellule s'enfuit derrière les montagnes. Aussi, je reprends ma route vers
Annecy. Un sentiment de plénitude me remplit car je viens de vivre deux soirées
exceptionnelles. Pourtant, en m'approchant de Annecy, je constate que la chaos
s'est emparé de ma ville. Je vois des flashs de partout. Me souvenant quelques
photos sympathiques effectuées par un collègue annecien, je me poste au dessus
d'un pont d'autoroute. Je ne suis qu'à un kilomètre de chez moi.
Un rideau en suspend attire mon attention mais sans plus,
je me dis que ce sont des précipitations. Je me concentre sur les flashs.
Pourtant apparaît ce que vous voyez sur la photo qui suit. Après concertation,
il semble qu'il s'agisse d'un rideau de précipitations très concentré.
Tout va bien, si ce n'est cet espèce de
rideau (de pluie me dis-je), un peu inquiétant. Je réussis de jolies photos
d'éclairs.
Mais une brise se lève, je bloque fermement le
trépied pour éviter le flou de bouger. Pourtant malgré mes efforts, les
photos qui suivent deviennent floues.
A partir de ce moment, le vent devient violent et
je comprends l'imminence du danger. Avec mon trépied, je cours jusqu'à la
voiture. La violence du vent soulève énormément de poussière. Le vent
devient carrément violent et la voiture est chahutée. Je démarre dans la
précipitation pour rentrer à la maison. Une fois arrivé (5 minutes), le vent
s'est calmé bien qu'encore assez soutenu. Arrivé à la maison, Prisca me
raconte quelque chose d'insensé. Elle a vu une grande colonne qui s'est
rapproché de l'immeuble et la grue, que vous avez déjà vu sur certaines de
mes photos, c'est mise à tourner sur elle même à toute allure (c'est prévu
pour, mais de la à faire girouette). Aussitôt, elle me commente que cette
colonne a fait des va et vient mais n'est passé ni sur la grue ni sur
l'appartement. Je ressors le trépied sur le balcon.
Avant de remballer le matériel, je m'autorise
quelques petites photos de foudre pour le plaisir...
Site officiel de la liste Chasseurs d'orages. Les photos diffusées sur ce site sont la propriété exclusive de leurs auteurs. Toute copie devra faire l'objet d'une autorisation préalable de l'auteur. Une initiative de la communauté francophone des chasseurs d'orages. |