Orage du 10 septembre 2006 dans
les Alpes
Un récit de Christophe Suarez,
Dean Gill, Gilles Duperron et Mike Bourdilloud
Ce dimanche 10 septembre est une belle journée
d'été. Le thermomètre grimpe à 30 degrés dans la région Rhône-Alpes. Dès la
mi-journée, de magnifiques cumulus convectifs surplombent les sommets du nord
des Alpes et du Jura. Les prévisions sont optimistes, et j'observe régulièrement
l'évolution des nuages au dessus du massif des Aravis. Dès 16h, plusieurs
enclumes prennent du volume le long des reliefs.
La vigueur des ascendances est impressionnante et
ne laisse aucun doute sur la nature orageuse des cellules. Un premier appel à
Dean conforte mon optimisme.
Il me faut néanmoins ramener mes enfants à Lyon avant de traquer l'orage. Si la
nature éphémère de certains systèmes incite à la prudence, je sais déjà que nous
pourrions vivre une soirée sympathique. Je contacte donc Gilles, et lui propose
de se joindre à moi pour une chasse dans le nord des Alpes. Faisant route vers
Lyon, je vois au loin de nombreux cumulominbus sur la chaîne des Alpes et du
Jura. Gilou, momentanément retenu, me rappelle pour confirmer sa venue, il me
rejoindra plus tard au dessus de Genève. Car c'est bien à proximité de Genève
que la cataclysme prend naissance, sur les massifs des Aravis, notamment. Au
téléphone Dean m'annonce le renforcement de la cellule et me fait savoir qu'il
nous rejoindra sur les contreforts du Salève. Le Cb prend une vigueur
incroyable, au sortir d'un tunnel de l'autoroute des titans, je constate avec
stupeur l'énormité du système qui s'organise devant moi.
Mike prend la route du sud pour nous rejoindre. Des quatre coins de la région,
nous nous donnons rendez-vous sur le promontoire fétiche du bassin lémanique: le
Salève. Le 4x4 grimpe avec vigueur les flancs de la montagne et je me poste sur
un poste d'observation bien connu, face à la base menaçante du géant encore
endormi. Dean, posté un peu plus loin, rallie le promontoire, Gilles ne tardera
pas à nous rejoindre. L'artillerie photographique est promptement mise en place,
et nous ne tardons pas à débuter la séance. La mise en scène est parfaite,le
film peut commencer. Il fait encore jour, quelques coups de foudre sont déjà
perceptibles. L'orage s'intensifie, nous rentrons au coeur de l'action.
Le ciel s'assombrit, le Cb impressionne par ses dimensions. Des coups de foudres
s'abattent dans la vallée, accompagnés de grondement qui déchirent l'atmosphère
pesante.
La nuit gagne progressivement le paysage, la suite se passe de commentaires...
Finalement, rattrapés par l'orage et ses précipitations, nous décidons de
bouger. La pluie nous complique la tâche et nous nous réfugions sous une
terrasse de restaurant.
Un
camping car électrique !
La cellule se déplace sur Genève, la pluie cesse un peu, et nous nous postons
sur le versant opposé du Salève. Le centre ville de Genève est foudroyé à
plusieurs reprises...
Si pour Dean, Mike, et moi-même, la chasse est finie, il en va autrement pour
Gilles qui croise un orage sur la route du retour. Autour de Ambérieu en Bugey,
voyant de nombreux flashs, Gilles sort de l'autoroute et effectue une dernière
séance photo.
Le lendemain, malgré un petit mal de tête sans doute lié à l'électricité générée
par cet incroyable orage, nous retenons notre souffle, et dépouillons les photos
!
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